Nouveautés

MAYOTTE

LAURENT DRAGHI
15 nov. 2025 190 p., 10 €

Radio Libertaire, « le Monde libertaire » & la guerre du golfe

René Berthier
19 oct. 2025 188 p., 10 €

De Eve à philomene sans oublier les autres

Sylvie Gillot, Hélène hernandez
18 sep. 2025 230 p., 10 €

Les anarchistes et le devoir de mémoire

PIERRE SOMMERMEYER
07 juil. 2025 152 p., 10 €

Arts, Anarchie et émancipation

Collectif
28 mai 2025 156 p., 10 €

Spirus Gay

Wagnon Sylvain
28 mai 2025 156 p., 10 €

Séquences libertaires

MLT - OLT
29 avr. 2025 104 p., 15 €

L’anarchie des météores

Philippe Pelletier
10 avr. 2025 290 p., 10 €

Paul Robin La liberté et la mort

Wagnon Sylvain
15 mar. 2025 114 p., 10 €

Louis Lecoin Et le mouvement anarchiste

Sylvain Garel
14 fev. 2025 68 p., 10 €
COLONIE D’OUTRE-MER

MAYOTTE

LAURENT DRAGHI 15 nov. 2025 190 p., 10 €

Mayotte ? Un petit archipel volcanique de 374 km2 formant la partie orien- tale de l’archipel des Comores. C’est du côté de Madagascar. C’est fran- çais depuis 1841. Avant la Savoie. Cédée par le sultan Andriantsoly. Mayotte devient donc à cette date colonie française. Au plus grand bonheur des Mahorais qui ne cessaient d’être razziés et pillés. En 1946, l’archipel complet des Comores obtient le statut de territoire d’outre-mer. Et c’est le début d’un long conflit entre Mayotte et la Grande Comore. En 1974 et 1976, à l’occasion de deux référendums sur l’indépendance des îles des Comores, Mayotte, seule, vote à 99 % pour son maintien dans le giron de la France. En 2011, suite à un nouveau vote, Mayotte deviendra un dépar- tement français d’outre-mer.

Bref, Mayotte, ça ne dit pas grand-chose à grand monde. Tout juste en en- tend-on causer quand il y a des cyclones ou à l’occasion du déferlement d’immigrants clandestins venus… des Comores. Bizarre pour d’anciens colonisés ayant voté pour l’indépendance !

Ce livre de Laurent Draghi sort assurément de l’ordinaire. Non seulement il nous fait découvrir Mayotte et son histoire. Et l’aimer, mais, mieux, il nous force surtout à réfléchir sur ce qu’on croit être des évidences et qui ne le sont pas toujours.

Bien sûr que Mayotte, ce n’est pas la France hexagonale. Et bien sûr que les conditions de vie à Mayotte ne sont pas les mêmes qu’en métropole. Et qu’il faut dénoncer cela.

Pour autant, Mayotte est-elle une colonie ne devant avoir comme seul horizon qu’une indépendance dont elle ne veut pas ou un rattachement colonial à la dictature des grandes Comores dont elle ne veut pas davantage ? Laurent a enseigné et vécu plusieurs années à Mayotte. Comme enseignant syndicaliste libertaire.

À l’heure où le manichéisme simpliste tient lieu de raisonnement dans les abattoirs-abrutissoirs de la non-pensée émotionnelle capitaliste ordinaire, il est clair que ce livre fait désordre. Tant mieux !


Radio Libertaire, « le Monde libertaire » & la guerre du golfe

René Berthier 19 oct. 2025 188 p., 10 €

Ce livre retranscrit certains articles du Monde libertaire qui ont fait en me?me temps l’objet d’une e?mission (« La guerre qu’on voit danser... ») sur Radio libertaire, a? propos de « la guerre du Golfe » (1990-1991). Mais pourquoi un tel livre aujourd’hui alors que rares sont ceux qui se rappellent de cette guerre et innombrables sont ceux qui ignorent jusqu’a? son existence ? Un peu plus de trente ans, c’est quasiment la pre?histoire au royaume d’un zapping chassant l’autre !

A? l’e?vidence parce que cette guerre nous a e?te? pre?sente?e par les me?dias et les politiciens a? grands coups de fake news (l’arme?e irakienne, 4e du monde) et de maniche?isme frelate? a? front bas. Le me?chant Irak envahisseur d’un co?te?, le gentil Koweit envahi de l’autre, et le saint esprit occidentalo-de?mocrate, nullement inte?resse? par le pe?trole irakien, en guise de pe?re fouettard. Un peu comme si aujourd’hui on osait nous pre?senter la guerre ge?nocidaire a? Gaza comme ne?cessaire a? la construction d’une Riviera !

Ensuite, parce que les analyses de?veloppe?es dans ce livre e?taient d’une pertinence remarquable et sont encore valables aujourd’hui quand on continue a? nous bourrer le mou avec des guerres « justes », « saintes », « propres »...Enfin, parce qu’a? l’heure d’une surabondance « d’informations » toutes plus propagandistes, insipides, veules, haineuses, puantes... les unes que les autres, ce livre est un exemple de ce que pourrait e?tre une information digne de ce nom, toute d’analyses, de re?flexions et de de?bats.

A? l’e?poque de la guerre du Golfe, Radio libertaire, une des dernie?res survivantes de l’a?me du phe?nome?ne radio libre, a connu des pics d’audience remarquables. Comme quoi il vaudra toujours mieux allumer une seule et minuscule bougie que de maudire sans fin l’obscurite? !


Portraits de feministes

De Eve à philomene sans oublier les autres

Sylvie Gillot, Hélène hernandez 18 sep. 2025 230 p., 10 €
L’émission « Femmes libres » sur Radio libertaire (89.4 MHz) chaque mercredi de 18 h 30 à 20h 30 a vu le jour, à l’initiative de Nelly Trumel, en mai 1986, date anniversaire de la révolution espagnole. Ce titre a été choisi en hommage à l’organisation Femmes libres (Mujeres libres) créée en avril 1936 et qui regroupait 20 000 femmes anarchistes espagnoles. Cette organisation avait pour but de « libérer les femmes du triple esclavage dont elles étaient victimes : esclaves de leur ignorance, esclaves en tant que productrices et esclaves en tant que femmes ». Depuis 39 ans donc, l’émission décrypte l’oppression spécifique des femmes dans nos sociétés patriarcales et capitalistes structurees par la domination masculine. C’est un espace de reflexion et d’étude à nul autre pareil. Ce livre de Sylvie Gillot et Helene Hernandez y a puise la matiere pour une trentaine de portraits de féministes, pour la plupart peu connues, remarquablement illustre?s par des dessins d’Amande Art et d’OLT. à l’heure ou? le féminisme universaliste et révolutionnaire subit les assauts d’un libertarisme identitaire sectaire, c’est un courant d’air frais dans le confusionnisme féministe du moment.
Auschwitz, Nuremberg, 80 ans après

Les anarchistes et le devoir de mémoire

PIERRE SOMMERMEYER 07 juil. 2025 152 p., 10 €

Le devoir de mémoire ?

Ah, la mémoire ! Entre la mémoire courte, les trous de mémoire, celle qu’on a enfouie au fond de l’oubli et celle qu’on s’invente, pas simple de s’y retrouver ! Et à l’heure du zapping, de l’immédiateté, de l’enfermement dans un présent permanent, et d’un effondrement « culturel » tatoué au confusionnisme, comment réussir à séparer le bon grain de la mémoire de l’ivraie d’un flot d’insignifiances signifiées sur le mode du superficiel ?

Prenons l’exemple d’Auschwitz, de Nuremberg, de la Shoah... tout le monde en a entendu parler. Mais rares sont ceux qui ont conscience du caractère exceptionnel et SPÉCIFIQUE de l’évènement. À savoir la dimension « scientifique », méthodique, industrielle, assumée... de l’extermination génocidaire des juifs, des Tsiganes, des homosexuels, des... et l’origine idéologique du phénomène. À tel point que même certains (rares) anarchistes ont eu du mal à penser cet impensable.

Ce livre a le courage d’aborder cet aspect des choses. Pourquoi est-il si difficile de penser l’impensable ? Il est écrit, principalement, par Pierre Sommermeyer, juif de par ses origines, athée, non violent... et anarchiste. Il ne juge pas. Il tente juste d’expliquer et d’expliquer encore et toujours, pour essayer de comprendre. Et à l’heure de ce qui se passe en Ukraine, à Gaza... et de la montée irrésistible de l’illibéralisme préfascisant en occident, c’est peu dire que, les mêmes causes produisant souvent les mêmes effets, il est des devoirs de mémoire qui s’imposent ! Oui, qui s’imposent !


Arts, Anarchie et émancipation

Collectif 28 mai 2025 156 p., 10 €

Il était on ne peut plus normal que les actes du colloque Arts, anarchie et émancipation s’inscrivent dans la voie militante qui leur revient de droit, et que le prolongement d'une fertile journée de 2025 se fasse grâce à ce court ouvrage.

Court, mais éclectique, puisqu'il couvre un large spectre de moyens d'expression artistique, et qu'il interroge le devenir des esthétiques transgressives et révolutionnaires face à ce dévoreur d'artistes qu'est le marché capitaliste de l'art.

Court, mais destiné à faire découvrir au lecteur un tant soit peu curieux les liens presque organiques que tissèrent les géographes anarchistes du XIXe siècle avec la peinture, ou bien la notion de " luxe communal" que la Fédération des artistes de la Commune de Paris imagina pour donner à tout un chacun l'appétit de l'art. Court, mais on n'y oublie pas non plus le rôle parfois souterrain, parfois prépondérant que joue la pensée anarchiste dans des mouvements artistiques du 20e siècle aussi novateurs que le dadaïsme et le surréalisme.

Court, mais suffisamment empathique pour provoquer des rencontres marquantes: avec Séverine, journaliste anarchiste, le collectif du Judson Dance Theater, John Cage et bien d'autres...

Au travers de chaque contribution à ce colloque, c'est un visage trop ignoré de l'anarchisme qui se dessine, celui du parti pris d'une vie foisonnante, d'une aspiration à une révolution où on danse, peint, écrit, filme l'émancipation en actes, sans attendre les lendemains qui chantent...



l’acrobate anarchiste

Spirus Gay

Wagnon Sylvain 28 mai 2025 156 p., 10 €

Qui connaît, ou a simplement entendu parler de Joseph Jean Auguste Gay (1865-1938), alias Spirus Gay ?

Rares sont ceux qui peuvent répondre à cette question.

Normal. Car c’est l’un de ces innombrables invisibles du mouvement anarchiste qui pullulent dans l’ombre des têtes d’affiche du genre Bakounine, Kropotkine, Malatesta, Durruti, Makhno…

Et pourtant, il est au cœur de l’âme de l’anarchisme social de toujours et d’à toujours.

Mieux, son approche de la vie, du militantisme et de la révolution sociale, est, aujourd’hui, en 2025, d’une modernité et d’une actualité stupéfiantes. Vous avez bien lu. Stupéfiantes.

Tout à la fois acrobate, anarcho-syndicaliste, naturiste, pamphlétaire, athée, anticlérical, libre penseur, franc-maçon, écologiste, pédagogue, éducateur, antiraciste, antisexiste, ami des bêtes et de tout ce qui vit…, il avait compris que la révolte, l’espoir, et une alternative politique, économique et sociale n’avaient de sens qu’en s’envisageant de manière globale, sans fronts de lutte principaux ou secondaires. Et que le dire, pour être crédible, devait marcher, main dans la main, avec le faire. Tout de suite, ici et maintenant.

Ce livre de Sylvain Wagnon nous conte tout cela. Sa vie d’invisible de l’anarchisme d’hier, peut-être parce que préfigurant ce que pourrait et devrait être l’anarchisme d’aujourd’hui.

Comme aiment à le dire nos camarades des Éditions libertaires : « Devant le passé chapeau bas, devant l’avenir, bas la veste » !


Séquences libertaires

MLT - OLT 29 avr. 2025 104 p., 15 €

Les bandes dessine?es pre?sente?es dans cette co-e?dition des E?di- tions libertaires et des E?ditions du Monde libertaire sont parues au fil des ans dans la presse militante et sur la toile. Les textes et dessins - mis en planches par MLT et OLT – illustrent, par de courts re?cits, les vies de celles et ceux qui voulaient vivre libres : sans Dieu ni mai?tre.

Le gue?rillero antifranquiste catalan Francisco Sabate? - mettant la poudre au service de ses ide?es - inventa un mortier pour lancer ses tracts. Loin des images ve?hicule?es par les bertillonnages de la presse a? sensation, les anarchistes ont toujours pre?fe?re? diffuser leurs ide?es de vive voix ou par voie de presse.

De mai 1886, a? Chicago, au mois de de?cembre 1969, a? Milan, vous trouverez ici, en quelques cases, les visages et l'histoire des victimes de la machine policie?re et judiciaire. Suivent des re?volutions e?touffe?es par les rouges ou les bruns, des journaux interdits, des arrestations, des assassinats, e?pisodes e?voque?s a? travers des itine?raires

individuels ou collectifs. L'Histoire faite par et pour les posse?dants est riche en re?pressions. Mais n'oublions pas ces liberte?s arrache?es sur lesquelles il faut veiller et qu'il faudra de?fendre, ainsi que celles qui restent a? prendre. Journe?e de huit heures, objection de conscience, liberte? d'expression et bien d'autres combats permanents font l'objet de quelques

pages.

D'autres viendront, une place reste a? faire aux militantes anarchistes dont les noms sont

encore dans l'ombre.

Une analyse savante et critique ?de la question climatique

L’anarchie des météores

Philippe Pelletier 10 avr. 2025 290 p., 10 €

La question climatique n’est-elle pas devenue un dogme entretenu par une Église moderne connue sous l’acronyme de GIEC ? N’est-il pas devenu hérétique d’émettre ne serait-ce que l’ombre d’un doute sur cette institution que Margaret Thatcher porta sur les fonts baptismaux ? Triste époque, où douter de l’infaillibilité du GIEC vous vaut le sobriquet de climatosceptique, où l’esprit critique, la démarche scientifique et le discours rationnel cèdent le pas à la peste émotionnelle…

Loin de nier l’évidence, ce livre éclaire les notions laissées obscures par les tenants du discours catastrophiste : le temps qu’il fait change, c’est un fait, peut-on pour autant l’attribuer à un nébuleux « changement climatique » dont les contours scientifiques restent au mieux vagues, au pire très inexacts ? Les météores (au sens de phénomènes naturels) s’emballent-ils sous l’effet d’un dérèglement des lois de la géophysique ? Ou bien parce que le « déménagement » prédateur imposé par le capitalisme au milieu occupé par l’Homme le rend quasi invivable ? Et comment ne pas voir en filigrane le retour en grâce du nucléaire au titre d’une indispensable décarbonation de l’économie ?

C’est pourquoi ce livre se doit d’être lu par tous ceux que l’émancipation du genre humain préoccupe encore. Philippe Pelletier, géographe lui-même et lecteur infatigable des grands géographes anarchistes des XIXe et XXe siècles, s’attelle ici à une indispensable tâche : remettre l’ubac et l’adret du bon côté de la montagne.


Paul Robin La liberté et la mort

Wagnon Sylvain 15 mar. 2025 114 p., 10 €

Que nous soyons le fruit de l’amour, de l’habitude, d’un oubli, d’un viol…, nous n’avons pas choisi de vivre. Ni, par conséquence, d’être condamné à mort, car vivre aujourd’hui c’est mourir demain.

    Donc, quid de ce questionnement à propos de la liberté et de la mort ? En quoi peut-on être libre quand on n’a pas le choix ? Et bé, justement !

    De même qu’on n’a pas choisi de vivre mais qu’on peut choisir sa vie, on peut également choisir sa mort.

    Ce livre en est la démonstration.

    Paul Robin (1837-1912) a choisi de mourir en 1912, après avoir publié « Technique du suicide »  en 1901. Il s’est suicidé. C’était son choix. D’autres, avant lui comme après, avaient fait et ont fait le même choix. On pourrait, donc, en rester là. Sauf que… !

    Sauf que, avant de choisir le moment de sa mort, Robin s’est battu comme un lion pour que l’on puisse choisir sa vie. Et ça change tout.

    Membre de la 1ére Internationale, il fut également l’initiateur de cette formidable  expérience d’éducation libertaire que fut Cempuis (1880-1893) dont s’est revendiquée l’école libertaire Bonaventure (1993-2001), et militant du néo-malthusianisme. Pour lui, tout était lié. Une « bonne naissance » (ne pouvant avoir lieu que dans le cadre du droit des femmes à disposer de leur corps, donc, dans le cadre d’une liberté de la contraception et de l’avortement), une « bonne éducation » intégrale, physique, intellectuelle, manuelle, mixte…, et les MOYENS de tout cela, à savoir une révolution sociale de liberté et d’égalité.

    Pour lui, choisir sa mort allait de pair avec pouvoir choisir sa vie.

    Ce livre, on l’aura aisément compris, n’a rien à voir avec le chipotage actuel sur le droit à mourir dans la dignité dans le cadre d’une société capitaliste qui réduit la vie à la survie. C’est un hymne à la liberté et à… la vie. Une vie libre !


Louis Lecoin Et le mouvement anarchiste

Sylvain Garel 14 fev. 2025 68 p., 10 €

Louis Lecoin ne fait pas partie du passé, il est encore avec nous dans l’histoire présente. Louis Lecoin est un modèle d’action humaine, ne jamais baisser les bras même seul. En lisant ses mémoires, Le cours d’une vie, on est renforcé dans l’idée que la volonté individuelle bien pensée est souvent initiatrice de l’action collective. Louis Lecoin ne s’embarrassait pas — peut-être à tort — d’analyses théoriques, il lui fallait agir et agir encore contre l’injustice, contre les bourreaux, contre la guerre, pour la liberté et la justice. Une campagne se terminait qu’une autre commençait déjà. Lecoin ne s’arrêtait pas aux difficultés administratives, Lecoin faisait toutes les démarches nécessaires pour aboutir. Mais il eut la force, malgré tous les contacts qu’il établit hors du mouvement anarchiste pour les nécessités de la solidarité, de garder sa qualité d’anarchiste. Il fut d’une fidélité permanente aux idées. Il ne fit aucune concession aux chrétiens et à leur influence non violente. Lecoin était un pacifiste, il oeuvrait pour la paix et ne portait aucune exclusive sur les méthodes. Son soutien actif aux anarchistes espagnols lève toute ambiguïté.



Salut et Révolution Sociale,

Groupe Fresnes-Antony de la Fédération anarchiste (1982)