Nuit du 30 avril 1871
La combattante et le Zouave noir
Florence Belenfant propose ici la seconde édition de sa pièce de théâtre joyeuse et stimulante mettant en scène Louise Michel et un Zouave pontifical. La Commune de Paris dure depuis un mois et demi et subit déjà de graves revers militaires. Dans la nuit du 29 avril 1871, les fédérés assiégés évacuent le Fort d’Issy, l’un des points clefs de la défense de Paris. Quelques récalcitrants restent pour garder les lieux et les alentours. Dans une tranchée devant la gare de Clamart à quelques encablures de l’armée versaillaise, Louise Michel veille toute la nuit, seule avec un Zouave pontifical rallié à la Commune et qui était dans le même bataillon que Victorine Brocher. Louise le décrira comme « un nègre d’un noir de jais avec des dents blanches pointues comme des fauves ; il est très bon, très intelligent et très brave. »
Il lui demande : « Quel effet cela vous fait la vie que nous menons ?
– L’effet de voir devant nous une rive qu’il nous faut atteindre.
– Moi, reprit-il, ça me fait l’effet de lire un livre avec des images. »
Au petit matin, les balles recommencent à siffler à l’arrivée des renforts.
Il s’agit ici d’aborder la grande Histoire par le petit bout de la lorgnette. Cette fiction recrée la nuit de veille entre la mythique Louise Michel et le héros anonyme africain. Il fut l’un des étrangers morts pour défendre la Commune de Paris. Les paroles de Louise sont extraites de ses écrits. Lui est imaginé Pygmée à cause de ses dents taillées en pointe.
Quand Marx, Engels, Lénine flinguaient les anarchistes
Le titre de cet opuscule est on ne peut plus clair et à sa lecture vous aurez vite compris qu’il est justifié. Ce n’est pas que de l’histoire ancienne. On sait les conséquences pour le mouvement ouvrier et révolutionnaire de cette opposition entre Marx et Bakounine, entre ces deux conceptions du socialisme et ce que cette prédominance du marxisme-léninisme a donné... et que l’on continue de payer encore aujourd’hui ! En lisant cette brochure, qui n’hésite pas à reproduire des passages entiers d’écrits de Marx, Engels ou Lénine afin que l’on puisse juger sur pièces, on aura vite senti que les pratiques totalitaires étaient déjà inscrites dès les premiers pas du marxisme et que les Lénine, Trotsky, Staline, Mao et autres tyrans rouges n’ont fait que les continuer en mille fois pire car ils étaient, eux, au pouvoir !
ISBN 9782915514254
Syndicalisme et anarchisme au Brésil
Dans cet ouvrage, Alexandre Samis replace le mouvement libertaire brésilien dans un contexte économique et social - celui de la fin du XIXe et du début du XXe siècle - qui permit sa naissance et son développement mais il le met aussi en perspective avec d’autres expériences libertaires, entre autre avec celle du mouvement qui se constitue en France à la même époque. Il souligne d’ailleurs, combien l’expérience française des Bourses du Travail et de la CGT de Pelloutier et de Pouget exerça une influence forte sur les organisations ouvrières de classes au Brésil au début du XXe siècle. Comme en France d’ailleurs, l’anarchisme reçoit d’abord une définition négative, synonyme de désordre, mais le terme fut rapidement utilisé par les critiques politiques pour condamner les pouvoirs en place ce qui contribua, dès les années 1835, à faire naître une définition positive de l’anarchisme comme le proposait Pierre-Joseph Proudhon. Mais, c’est de fait la Commune de Paris qui popularisa l’idée d’anarchisme au Brésil. Même si les fouriéristes venus de France qui avaient tenté de créer des phalanstères avaient préparé le terrain à un anarchisme rural symbolisé par la colonie anarchiste de la Cecilia (1890).
ISBN 9782915514247
Les mercenaires de la République
L’ouvrage de Maurice Rajsfus a pour qualité essentielle de dresser, à partir de ses activités répressives quotidiennes, le portrait type du policier français. Pour faire respecter l’ordre, ce dernier se doit avant tout d’être craint. Donc, d’être violent et d’employer un langage vulgaire. Son cousin germain, le gendarme mobile, a sa propre méthode pour faire peur à ses cibles potentielles : il se déguise en Robocop. Véritable Père Fouettard de l’ère moderne, pauvre vestige du fantasme d’un guerrier viril et dégagé de tout sentiment humain, il n’existe que pour punir. Bien à l’aise dans leur rôle répressif, les policiers et leurs aides ont dans le collimateur tous les individus qui croient à la liberté d’expression et à elle de circuler librement, bref d’exister. Et malheureusement, dans beaucoup d’autres cas, le simple droit de survivre, pour les exclus que sont les sans-papiers, les SDF, les chômeurs et autres précaires. Face à ces agents du désordre, les policiers ne respectent qu’un seul principe, le leur : celui du plus fort. Le policier n’a pas d’amis. Pour lui, le civil est forcément suspect, aurait pu écrire Marguerite Duras…
ISBN 9782915514179
Quelques utopies anarchistes d’il y a un siècle
Quitter son point de vue
Au XIXe siècle les utopies, longtemps conçues comme l’élaboration ludique d’un ailleurs sans interférence avec la société, se trouvent engagées dans le monde, prenant une valeur programmatique. L’utopie anarchiste reste fidèle à l’esprit de Thomas More en instaurant une pensée paradoxale.
ISBN 9782915514087