MAYOTTE
Mayotte ? Un petit archipel volcanique de 374 km2 formant la partie orien- tale de l’archipel des Comores. C’est du côté de Madagascar. C’est fran- çais depuis 1841. Avant la Savoie. Cédée par le sultan Andriantsoly. Mayotte devient donc à cette date colonie française. Au plus grand bonheur des Mahorais qui ne cessaient d’être razziés et pillés. En 1946, l’archipel complet des Comores obtient le statut de territoire d’outre-mer. Et c’est le début d’un long conflit entre Mayotte et la Grande Comore. En 1974 et 1976, à l’occasion de deux référendums sur l’indépendance des îles des Comores, Mayotte, seule, vote à 99 % pour son maintien dans le giron de la France. En 2011, suite à un nouveau vote, Mayotte deviendra un dépar- tement français d’outre-mer.
Bref, Mayotte, ça ne dit pas grand-chose à grand monde. Tout juste en en- tend-on causer quand il y a des cyclones ou à l’occasion du déferlement d’immigrants clandestins venus… des Comores. Bizarre pour d’anciens colonisés ayant voté pour l’indépendance !
Ce livre de Laurent Draghi sort assurément de l’ordinaire. Non seulement il nous fait découvrir Mayotte et son histoire. Et l’aimer, mais, mieux, il nous force surtout à réfléchir sur ce qu’on croit être des évidences et qui ne le sont pas toujours.
Bien sûr que Mayotte, ce n’est pas la France hexagonale. Et bien sûr que les conditions de vie à Mayotte ne sont pas les mêmes qu’en métropole. Et qu’il faut dénoncer cela.
Pour autant, Mayotte est-elle une colonie ne devant avoir comme seul horizon qu’une indépendance dont elle ne veut pas ou un rattachement colonial à la dictature des grandes Comores dont elle ne veut pas davantage ? Laurent a enseigné et vécu plusieurs années à Mayotte. Comme enseignant syndicaliste libertaire.
À l’heure où le manichéisme simpliste tient lieu de raisonnement dans les abattoirs-abrutissoirs de la non-pensée émotionnelle capitaliste ordinaire, il est clair que ce livre fait désordre. Tant mieux !
